La colonnade du jardin d'Orsay ne sera ni détruite, ni déplacée.

22/05/2025Habemus colonnadam

Le 28 novembre 2024 avait lieu la ''Commission Consultative Municipale du Patrimoine Historique et Archéologique'', sous la présidence de Mme Laskar, adjointe en charge du patrimoine ; cette instance réunit plusieurs élus, des représentants des services d’État concernés et de plusieurs associations. Au cours de cette réunion, le projet d'aménagement du jardin d'Orsay fut détaillé. Celui-ci est globalement très satisfaisant, sauf sur un point : la colonnade demie-circulaire, de style dorique toscan, ornant ce lieu est condamnée au motif qu'elle « gênerait le projet »...
 
Cette œuvre avait été réalisée pour une exposition horticole au Champ-de-Juillet, avant d'être installée au jardin d'Orsay. Un article, paru dans l’Écho du Centre en 1990, au moment du remontage de la colonnade là où elle est, apporte des précisions. Elle est due à Jean Granger (1903-1984), né à Rilhac-Rancon, et qui se qualifiait d'appareilleur de pierres ; communiste, il fut conseiller municipal de Villejuif ; il a une fiche dans le « Maitron », le dictionnaire biographique des militants de gauche. Président de la Fédération Nationale des Déportés, Internés et Résistants, il fut officier de la Légion d'Honneur.

Au cours de la commission, donc, M Jean-Pierre Loustaud a défendu cet élément patrimonial, que les représentants de la Ville qualifièrent par contre de sans intérêt et récent.

Quelques jours plus tard, RVL a reçu une lettre d'un habitant de la rue Neuve-des-Carmes, en date du 5 décembre. Nous y lisions notamment cet avie« Ce péristyle gréco-romain a tout à fait sa place malgré sa construction récente... Il y a suffisamment de place au jardin d'Orsay pour installer une aire de jeux pour les enfants. Démolir cette belle colonnade d'inspiration gréco-romaine est une bêtise... »

Le 19 décembre, nous en avons adressé copie à M le maire de Limoges, avec une lettre d'appui, dans laquelle nous expliquions, revenant sur les débats de la commission du patrimoine : « L'annonce de cette disparition ne s'est accompagnée d'aucun argument la justifiant, d'aucune contrepartie l'atténuant. Je dois vous avouer avoir eu le sentiment d'un acte de destruction pour la destruction, mais peut-être ai-je mal compris ou les intervenants ont-ils insuffisamment présenté cet aspect du projet. Il se trouve que je ne suis pas le seul à avoir eu cette regrettable impression, comme il a été dit par d'autres que moi lors de cette réunion, en particulier Monsieur Jean-Pierre Loustaud, et comme vous le prouvera la lettre dont vous trouverez ci-joint copie ».

Le 16 janvier 2025, nous étions reçus en mairie sur ce sujet par  M  Brun, directeur  de  cabinet  du  maire. Pour ''justifier'' la disparition envisagée, il nous fut dit que la colonnade est un pastiche récent et ne s'intègre pas dans le projet d'aménagement du jardin.

Revenons un peu sur les « arguments » ainsi alignés.
La colonnade serait trop récente pour être digne de conservation : La porte Tourny fut rasée en 1871. ''L'Almanach Ducourtieux'' de 1872 condamna cette perte, en estimant : « On lui reprochait de n’avoir même pas le mérite d’une antiquité un peu respectable. ''Laissez-la vieillir'' répondait avec raison un de ses défenseurs. Mais non, le pauvre vieux bloc de pierres a été sacrifié. Et maintenant, on le regrette ». De nos jours plus encore ! De même, lors de la commission du patrimoine, parlant de la colonnade ''trop récente'', M Loustand dit non sans humour que si on ne la détruit pas, dans cinq siècles, elle aura plus de 500 ans.
La colonnade serait un pastiche : place d'Aine, l'entrée du tribunal ne serait-elle pas un pastiche de façade de temple antique ? La mairie, la préfecture, l'hôtel de région ne sont ils-pas des pastiches de styles divers ? L'église de la Madeleine à Paris ne serait-elle pas un pastiche de temple païen ? Etc. Va-t-on pour autant les détruire ?
La colonnade ne s'intègre pas dans le projet de réaménagement du jardin d'Orsay : à chaque échange, c'est ce qui nous est asséné, sans plus de précisions, d'argumentations, d'explications. Etait-ce un article de foi ?

Nous avons alors décidé de médiatiser l'affaire. Un excellent article parut dans le Populaire du Centre sous le titre : « Colonnade menacée, Toulet remonté ». S'ensuivit un contact téléphonique avec M le maire en personne, qui annonça que la colonnade serait déplacée en bords de Vienne. RVL n'est pas opposée à cette idée malgré son coût : il faudra réaliser un calepinage précis de l'œuvre, la démonter, la mettre en caisses, la transporter et enfin la remonter avec soin. Le plus simple et le moins coûteux n'est-il pas de la laisser où elle est ?

Et puis, le 13 mai 2025, M le Maire appela RVL pour annoncer officiellement que la décision est prise, la colonnade du jardin d'Orsay y restera.

Merci à notre correspondant du quartier du jardin d'Orsay qui nous a écrit ; merci à M Loustaud qui nous a très activement épaulés ; et merci à M le maire qui a finalement pris la bonne décision.
 

 

Le travail de RVL sur l’occupation de Limoges repris dans les médias.

16/03/2025

Le Bulletin de liaison de notre association n° 106 a l'honneur des médias locaux, que ce soit le journal le Populaire du Centre :

Limoges en 1944 : ce que racontent les archives allemandes ヨ Le Populaire du Centre

ou le journal télévisé de FR3 :

L’occupation de Limoges, vue par les Allemands : une association de passionn←s d'histoire retrouve des archives m←connues

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